Vendredi 24 décembre, J 94, 30 628 kms, La Ville du Bois, France
Nos derniers jours à Singapour se sont deroulés sans péripéties aucune. Nous avons juste savouré les plaisirs d'une ville moderne, visité les musées, nous sommes balladés dans les différents quartiers hétéroclytes de la ville, et aussi et surtout nous nous sommes reposés. Car mine de rien, l'Indonésie nous a crevé.
Arrivés à l'aéroport mardi 21 décembre, nous prenons nos billets au comptoir de la Sri Lankan. L'hôtesse nous informe que nous devrons peut être passer une nuit (ou deux, ou trois...) à Colombo car les conditions météorologiques actuelles en Europe interdisaient tout avion d'atterir. Mais heureusement, rien de tout cela ne s'est passé. Nous avons attrapé notre correspondance sans problème pour Charles de Gaulle à l'heure prévue et avons même attérit avec quelques minutes d'avance sur le sol francais. Quel choc nous avons eu en découvrant les champs blancs du nord de la région parisienne, le froid qui nous a saisi en descendant de l'avion, sur la passerelle de désembarquement. Mais quelle bonne surprise nous avons eu en découvrant enfin un endroit connu, où tout est compréhensible en un clignement d'oeil, ou toutes les conversations de nos voisins ne sont pas à traduire. D'ailleurs dorénavant, nous devrons faire attention a ce que nous dirons... Julien, le frère de Line, est venu nous chercher à l'aéroport, affublé d'une pancarte à nos noms, de croissants du boulanger, d'un thé chaud et de pulls à cols roulés. Donc maintenant nous sommes en France, notre voyage est définitivement terminé, et il est venu le temps du bilan, des conclusions, de l'auto-critique même.
Nous sommes partis le 15 octobre 2009 et rentrés le 22 décembre de l'année suivante. Nous aurons donc passé un an, un mois et une semaine au total à l'étranger. De plus dans notre décision de partir, nous sommes descendus trois mois auparavant dans le Sud de la France pour gonfler un peu notre compte bancaire et arriver avec suffisamment de liberté économique en Nouvelle-Zélande. Dès notre atterrissage à Wellington et les premières rencontres, nous avons tout de suite été conquis par ce pays. Les choses se sont faites très vite. En une semaine, nous avions ouvert un compte en banque, trouvé un appartement en collocation avec un couple de kiwis, et il fallait attendre deux semaines pour que Line et moi ayons notre première expérience professionnelle kiwi. Cette dernière sera parfaitement à l'image du déroulement de notre aventure néo-zélandaise à la fois en terme de rencontres que de decouvertes quasi-quotidiennes. Je n'énumèrerai pas une seconde fois toutes les personnes que nous avons cotoyé et appécié. Chaque endroit que nous avons visité en Nouvelle-Zelande est associé à un souvenir particulier, à une activité hors du commun (VTT, parapente, saut en parachute, randonnée, vols en hélicoptère...), à un paysage (les Mildfords Sounds, les sommets enneigés du Mount Cook, les volcans du Taranaki, les stations géo-thermales de Rotorua, notre semaine de vacances à Stewart Island...), ou à un pote qui a fait un bout de chemin avec nous.
Faire un bilan en un article de plus de 500 jours d'aventure serait complètement utopique, mais ce qui est sur, c'est que toutes ces journées passées loin de notre petite vie boulognaise nous ont apporté beaucoup en terme humain d'une part, et en projets de vie d'autre part. Nous avons une idée plus précise de ce que nous voulons faire dans les années à venir, et c'est une des raisons pour laquelle nous sommes rentrés prématurément en France. Et oui, car après une année et demi loin de nos proches, loin de nos repères, nous commencions à être fatigués, et l'envie de retrouver quelque chose de connue était plus forte que la soif de découvertes. Le blues du voyageur quoi! Après maintes péripéties, surtout en Indonésie, et avant cela au Timor, nous ne nous sentions plus capables de savourer le voyage en tant que tel. Chaque difficulté rencontrée était plus forte en émotion que le plaisir de découverte. A force de petites choses, nous nous sommes rendus compte qu'un tel voyage ne pouvait pas s'envisager à la suite d'une année loin de chez soit! Donc après notre voyage kiwi et australien, puis notre aventure timoresque, et enfin notre mésaventure indonésienne, nous avons préféré écourter notre périple, et rentrer plus tôt pour à la fois passer les fêtes en famille et nous lancer dans la "vraie" vie...
Enfin, cet article met fin à notre histoire "bloguistique". Tout d'abord un peu mitigés à l'idée de garder le contact via cet outil, nous avons pris petit à petit goût à ce dernier, et à la vue des statisques, vous aussi! Car même s'il y a eu un petit passage à vide au milieu du mois d'août (depuis quand part-on en vacances à cette période de l'année?), vous avez toujours été tres nombreux à vous connecter sur l'adresse du "new zelande style". Pour ceux qui aime les chiffres, vous avez été plus de 4000 à vous connecter en un an, à lire près de 14000 pages, et à laisser 429 commentaires. Enfin, nous ne comptons plus Line et moi les centaines d'heures passées à rediger les 128 articles qui composent ce blog, les mises en page, le tri des photos (7000 en tout), les relectures, les modifications et j'en passe... Mais nous sommes plus que ravis de cet investissement, car il vous a permis de nous suivre tout au long de l'année, à votre propre grès, et cela nous laisse à Line et moi un magnifique souvenir, que nous imprimerons sûrement, après un long travail de relecture...
Donc avant de rendre la plume, nous voudrions tous les deux vous remercier pour votre fidélite, vos messages, pour votre soutien, pour vos cartes postales et vos colis. Maintenant que nous sommes rentrés sur Paris, nous commencons à savourer les joies de vous retrouver et de partager les émotions des fêtes de fin d'année. Nous avons encore la tête dans les nuages, mais après un tour dans le métro parisien mercredi soir, nous avons rapidement remis les deux pieds dans la vie quotidienne que nous avions quitté, et que nous retrouvons aujourd'hui. Car bizarrement et naturellement à la fois, nous retrouvons le même pays que nous avions laissé un an auparavant, mais que nous regardons maintenant avec de nouveaux yeux, heureux et tristes d'être rentrés, pressés et réticents d'entamer notre nouvelle vie!