Jeudi 9 decembre, J 79, 19 081 kms, Tuk-Tuk, Indonesie
J'ai longtemps hesite entre ce titre ou alors: "Indonesie: un fiasco de A a Z". Cependant, je trouvais que le premier refletait davantage notre etat d'esprit que le dernier. Dans tous les cas, ils imagent a eux deux les vacances que nous passons en Indonesie. Je vais essaye de faire court, je vous jure que je ne tranformerai rien, c'est uniquement un transfert de ce que nous vivons au quotidien ici. C'est notre experience personnelle, chacun a la sienne. Je tiens tout de meme a preciser que la poignee de touristes que nous avons rencontre depuis que nous avons quitte Bali ont exactement la meme impression de ce pays et de ses habitants que nous.
Commencons par un conseil: si vous allez en Indonesie, restez sur les iles a l'Est de Bali, dans les resorts touristiques. C'est pour cela que l'Indonesie est connue. N'allez pas chercher a faire du tourisme autonome, il y a plein d'autre pays en Asie qui s'y pretent mille fois mieux. Beaucoup de gens se cantonnent a Bali et ses plages de surf, a Flores et ses plongees, aux Gili's et ses fetes jusque tard dans la nuit. Des que vous passez cette frontiere sterile, ca se resume a la galere, a la salete, aux centaines d'heures passees dans les transports avec une moyenne de quarante kilometres par heure, aux heures de retard, aux chambres sales, infestees d'insectes, aux coupures de courant et j'en passe. Line et moi sommes en train d'ecrire "Les cent bonnes raisons de ne pas se rendre en Indonesie". Nous pensons aller jusqu'aux "1001 raisons..."
Ce pays est tellemnt en decalage de ce a quoi nous nous attendions que je ne sais meme pas par ou entamer ma critique. Apres Bukit Lawang et les orang-outans, nous avons voyage pendant vingt-quatre heures discontinues jusqu'au Nord de Sumatra, dans la region de Aceh, pour aller sur l'ile de Pulau Weh, l'un des plus beaux endroits de l'ocean Indien, a la fois pour son cote paradisiaque que pour ses fonds marins. Il faut savoir que la region a ete ravagee par le tsunami de 2004. Tous les medias ont centre leur attention sur la Thailande et ses resorts a touristes proches de Puket. Personne n'a mentionne l'Indonesie. Saviez-vous qu'ici, la vague a tue 170 000 personnes sur les 220 000 en total, que dans la seule ville de Banda Aceh, 100 000 corps ont ete retrouves, et seuls 45 000 ont pu etre identifies! Personne ne le sait, et pourtant c'est la verite. Les cotes ont ete ravagees sur quatre kilometres dans les terres, tous les immeubles de moins de trois etages ont etaient balayes... Les gens ne semblent plus marques par ce traumatisme et la vie a repris de plus belle dans la region. Enfin, cette derniere est la plus pratiquante de ce pays musulman. La loie de la Sharya y est appliquee, toutes les femmes sont voilees, chose que nous n'avions pas encore remarque dans le reste de l"Indonesie.
En arrivant sur Pulau Weh, nous sommes encore une fois assaillis par les chauffeurs de taxi qui nous proposent une somme exorbitante pour traverser l'ile du Sud au Nord (une heure en tout). Impossible de negocier, ce sont les tarifs appliques ici pour les touristes. Nous jetons notre devolu pour la petite ville de Iboh, en bord de mer, a deux pas du "Sea Garden", recif de corail a dix minutes de bateau seulement. En arrivant, nous avons encore la surprise de ne visiter que des bungalows repugnants, avec les toilettes a ciel ouvert rouilles et recouverts de mousse, les egoux se deversant dans le lagon. Tous ce que nous visitons se ressemble. L'endroit est idyllique, un paysage de carte postale. Cela ressmble a s'y meprendre a la Thailande, mais sans le savoir-faire des thailandais. Tout a ete fait a la hate ici, et donc mal fait. Les bungalows ont l'air d'avoir vingt ans, tous decrepis, puants. Les proprietaires ne sont pas plus souriants qu'ailleurs, alors qu'ici ils vivent uniquement du tourisme. Cepandant, nous ne rencontrons pas plus d'une quinzaine de touristes, ce qui peut etre un signe de la fuite de ces derniers pour les voisins malaisien, thailandais ou vietnamien... Partout ou nous allons, nous sommes mal accueillis, la plage est un depottoir, a l'image des grandes villes du pays que nous traversons depuis trois semaines. Nous sommes degoutes, fatigues de nos heures de voyage. C'est decide, le lendemain, nous retournerons au Lac Toba, SEUL endroit en Indonesie ou nous avons pris plaisir a rester quelque jours (meme si cela nous coute a nouveau 27 heures de transport) ou l'air y est respirable, les gens ne nous aggressent pas, les chambres, les toilettes et les salles de bain sont propres, en dur, avec de l'eclairage. Nous sentons qu'ici, il y a un minimum de consideration pour les touristes que nous sommes. Nous ne demandons pas non plus du grand luxe. Nous gardons notre esprit baroudeur, mais nous sommes a bout des nombreux aspects de l'Indonesie que nous n'envisagions meme pas en atterissant ici. Nous avons l'impression que les indonesiens ont parfaitement compris la manne financiere que pouvait representer le toursime, mais qu'au lieu d'avancer main dans la main pour fideliser ce dernier, chacun fait son petit truc de son cote, et du coup le fait mal. Je suis vraiment navre d'en etre a rediger un tel article, mais c'est le sentiment que nous avons depuis maintenant trois semaines.
Nous en avons tellement gros sur la patate que nous avons decide d'abreger notre voyage de plusieurs mois. Nous commencons a avoir "le blues du voyageur". Nous arreterons notre remontee a Singapour, pour ensuite attraper un vol pour Paris. Nous devrions atterir dans la capitale le 22 decembre au matin, juste a temps pour passer les fetes de fin d'annee en famille! A l'idee de partager un dinde aux marrons et un plateau de fromages, nous salivons d'avance. A oui, car le riz et les noodles midi et soir, on sature aussi!
Du coup, l'Indonesie aura peut etre ete un point positif de notre parcours: il nous permettra de vous revoir tous avant la date initialement prevue, et ca, ca vaut bien toutes les desillusions endurees jusqu'ici...