Ca y est, nous sommes dans le lodge! Fini la caravane au fond du jardin. Nous avons migre a l'interieur, et autant vous dire que ca fait du bien. Nous redoutions legerement ce changement de chambre mais le confort, ca n'a pas de prix. Maintenant, c'est 20degres toute la journee, de la luminosite, un lit digne de ce nom, ou nous ne sommes plus obliges de dormir en piquet l'un et l'autre, de la place pour bouger. Dorenavant, nous allons apprecier passer du temps au lit le dimanche matin!

Apres cette premiere nuit princiere et un petit dejeuner "brunche" (oeufs, jambon de pays baguette et Ossau Brebis achetes au Bonjour, pancakes maisons et chocolat chaud...Oh oui chef), nous decolons pour Queenstown dans l'idee de faire la randonnee "Ben Lomond" (5 a 6heures). Apres une heure de marche, nous arrivons en haut de la Gondola de Queestown, la ou nous avions fait de la luge. Nous voyons une pleiade de parapentes au dessus de nous decoller et atterrir dans un rodeo a couper le souffle. Cela me rappelle que Riza, fidele client du Bonjour et pilote de parapente, ne m'a pas donner de nouvelles depuis deux semaines, date a laquelle il m'a propose d'enmener Line avec lui sur un vol. Moins de quinze secondes apres cette discussion, le telephone sonne, et devinez qui c'est? "Hey Riza, what's up?" Comment ca tu as une place de dispo pour un vol aujourd'hui? Ca tombe bien, nous sommes sur Queenstown. Ok, rendez-vous dans cinq minutes en bas de la Gondola. Thanks!" Comme quoi, quand on parle du loup... Et c'est comme ca qu'au milieu de l'apres-midi de cette journee de repos, Line s'est retrouvee arnachee a un sac a dos faisant la moitie de sa taille, avec un turc de 80 kilos dans son dos, prete a courir dans le vide, avec une voile au dessus de sa tete.

"And 1, 2, and 3, RUNNNNNN..." Elle court, crie, court, crie, et spalsh, elle trebuche sur le gars qui les aidaient a decoler, Riza lui tombe dessus. C'est rate pour cette fois, "heureusement que j'avais mon casque!" C'est pas grave, on redeplie la voile, on remet toutes les cordes dans le bon ordre, et on recompte.

"And 1, 2, and 3, RUNNNNNN..." deuxieme round. Vous vous en doutez: HURLEMENTS. Le patron de la societe de parapente reste avec moi  m'a demande au passage si c'etaient des cris de joie ou de peur. J'ai repondu de joie, par politesse. Cette fois c'est la bonne. Le tandem s'envole, plus un bruit au sommet de la montagne, le panorama est sublime, ils se dirigent vers les sommets enneiges des Remarkables.

Un quart d'heure plus tard, je retrouve mon bel oiseau dans un champ, en bas de Coronet Peak. " C'etait genial, trop court, mais magique" me dit-elle Je veux bien la croire. Pour cause, Line a les larmes aux yeux. Est-ce le vent ou l'emotion? Je me plais a croire que c'est un doux melange des deux.

Vue sur les Remarkables au sommet de la Gondola de Queenstown.

Mardi, c'est jour OFF!

On s'arrange tous les deux pour ne pas travailler dans nos boulots respectifs et au lodge. Comme cela, ca nous fait au moins une grasse mat' par semaine, et ca nous permet de nous voir un peu plus que 30minutes par jour! Et puis aujourd'hui il a fait un temps radieux toute la journee donc on a passe notre journee dehors. Au programme: randonne de 2heures ce matin pour moi autour du German Hill, une colline situee juste au dessus de Arrowtown, avec alternance de passages ombrages et plateau desertique et parfaitement silencieux tout autour du mont. Pendant  ce temps-la, mademoiselle restait dans les bras de Morphee. Une fois rentre, nous avons pique-nique suivi de l'inmanquable sieste sur le pled sous un soleil d'automne bien venu par ces fraiches temperatures. Nous etions invites par une collegue, Christina, pour aller prendre le the chez elle. Pour l'occasion, Line a fait des cookies. Je vous entend raler d'ici! Ne soyez pas jaloux, "ils ne sont pas aussi bons qu'en France" me dit-elle. Ce a quoi je lui ai repondu la bouche pleine de gateaux: "C'est vrai qu'on a connu mieux!"

Ce soir c'est moussaka maison, avec cette fois-ci un collegue de Line qui vient au lodge pour partager le diner avec nous. 

C'etait un grand jour hier samedi 17 avril. En plus de notre cinquieme bougie de "mois-nniversaire" neo-zelandais, la petite ville de Arrowtown ourait ses portes au 25eme festival du meme nom. Comme vous avez pu le voir dans l'article precedent, ici, c'est un feu d'artifice de couleurs, toujours dans les tons rouge-oranges, jaune, ocre... C'est super sympa, hormis le fait de devoir balayer tout le jardin au lodge au moins une fois par semaine et de ramaser a chaque fois 2 gros sacs poubelle entiers, et de meme pour la terrasse du Bonjour, a 9h du matin, par 5 degres Celsuis...

Le Festival, c'est une semaine d'animation dans la ville, avec des marches ouverts, des concerts, des soirees disco, des demonstrations et essayage de velos, des stands en tout genre, des expositions sur la nature, la relaxation et les bains thermales, des projections de films, des One Man Show, des mix de musiques en pleine rue... Il y en a pour tous les gouts, pour tous les ages, pour tous les emplois du temps (les animations s'etalent de 9h du matin a tard dans la nuit), et tout ou presque est gratuit.

Hier c'etait la ceremonie d'ouverture. Toute la ville etait fermee a la circulation, et 8.000 personnes ont repondu presentes a l'invitatoin. Un enorme marche avait pris place dans la rue ombragee, une multitude de stands tenaient lieu de gargottes le long de la vieille rue, des musiciens, des jongleurs, des stands pour faire maquiller ses enfants etaient dissemines un peu partout dans la ville. Sur les coups de 13h30, un avion a fait des accrobaties juste au dessus de la ville, simulant des pannes moteurs en tombant a pique vers nous et redressant le manche au dernier moment...sensations garanties pour nous, et pour lui aussi je pense (y'en a qui on vraiment des droles de metiers??!!!). Mais le clou du spectacle etait le defile a 14h00. Ont ouvert le bal, une cinquantaine de vieilles voitures(pour la plus vieille, une Ford datant de 1917!), suivit de pres par un orchestre de joueurs de cornemuses, puis le defile a proprement parle de la ville: enfants de l'ecole sur des chars tires par des voitures, vieu tracteur, scouts, infirmiers, pompiers (ici tout le monde est volontaire), veterinaires, sponsors... C'etait genial, ca a dure pres d'une demi-heure, juste le temps pour les collegues et moi-meme de faire une pose pendant le rush du matin et celui qui alle venir. Line, qui etait du soir, a pu prendre quelque photos des voitures. Nous vous les avons combine dans le dossier "Cars Parade", que vous pouvez visionner en cliquant sur le lien.

Cette photo de notre caravane a ete prise cette apres-midi. La voiture beige est la preferee de Line, la noire la mienne.

Aujourd'hui, c'etait notre jour de repos a tous les deux.

On en a bien profite toute la journee, a aller flaner a Queenstown alors qu'il tombait des gouttes d'eau plus grosses que mon poing (bon d'accord j'ai un petit poing), a se prendre un petit dejeuner  "Gourmet" de la mort qui tue au Bonjour (petit dejeuner qui nous a ete offert par ma patronne), a se faire des hamburgers maison, bref a kiffer son jour OFF comme il se doit.

Je suis donc desole mais je n'ai pas de superbes photos a vous montrer, ni de videos avec Line en train de traverser un petit pont en bois (a bon vous ne l'avez pas vue celle-la, alors vous ne perdez rien pour attendre...!) ou bien moi tel une spikrine en train de vous faire la visite de la caravane. Et non, rien du tout. Notre vie ici ressemble a se meprendre a celle des kiwis, comme dirait Iling la taiwainaise, nouvelle recrue de la Clean Team 3, "vous etes de vrais neos" (oui, mais sans l'accent, excusez du peu). Autant au debut de notre voyage en NZ, c'etait plus "holiday" que "working", maintenant la tendance est inversee, et ce jusqu'a nouvel ordre. Nous ne nous pleignons pas, nous aimons nos emplois respectifs, et ne regrettons a aucun moment le fait d'etre arrive par hasard a Arrowtown. Cela fait presque 5 mois que nous avons pose le pied en "Terre Inconnue" et nous n'avons jamais autant adore notre periple qu'actuellement.

En plus d'etre un endroit merveilleux, Arrowtown nous permet d'evoluer entoures de gens aussi genereux qu'accueillants, suffit juste de faire un petit tri selectif, car des cons, c'est comme partout, il y en a aussi en NZ (desole pour cette enorme desillusion...). Donc vue que ce soir le clavier me demange et que le Blog Rank (indicateur statistique du blog me permettant en temps reel de constater l'evolution des visites de ce dernier, "Oui Monsieur!") de newzelandestyle.over-blog.com me montre un pic de visites dimanche dernier, j'ai envie de vous tenir au courant des impressions qui nous animent, et de repondre plus largement aux emails et questions que l'on a pu nous poser. Alors attention, c'est parti, voici le nectar du voyage:

-Voila deja presque 5 mois que nous sommes en NZ et ce voyage nous a apris plus sur nous deux que pendant les deux ans passes ensemble auparavant. Evidemment, il y a des hauts et des bas, mais heureusement, plus de merveilleux moments que tout le reste. Donc OUI la vie a deux est gerable a l'autre bout du monde (meme avec moi pour les defenseurs de Line, meme avec Line pour mes proteteurs). Si le ton arrive de monter, nous avons appris a le faire descendre le plus rapidement possible, car ici, il n'y a personne pour tamporiser notre humeur. Nous sommes les seuls joueurs sur le terrain, les arbitres sont restes aux vestiaires (je dedicace tout particulierement cette metaphore a nos amis Stapsiens).

-Etre dans un pays etranger signifie au quotidien faire des efforts, s'adapter, traduire, chercher a comprendre, surtout lorsque l'on est amene a bouger comme nous l'avons pas mal fait au depart. Etre un immigre dans un pays situe si loin geographiquement n'est pas facile tous les jours, et chaque petite reussite est vecue comme une reelle victoire sur notre integration commune. Donc cette situation nous a appris a endosser chacun notre tour le role de "meneur de groupe".

-Oui vous nous manquez, et non le fait de rencontrer du monde ne comble pas le vide. Nous n'entretenons a aucun moment le meme rapport que nous pouvons entretenir avec la famille et les amis restes sur place. Il est vrai que nous avons passe de tres bons moments aussi bien avec nos colloc a Wellington, qu'avec des gens rencontres dans un camping juste lors d'une soiree au camping, ou encore avec les differents membres des trois premieres Clean Team; mais ces soirees aussi geniales qu'elles puissent etre ne peuvent pas etre comparees avec des instants partages avec des amis que l'on connait depuis des annees. Elles ne sont pas moins bien, elles sont justes differentes. Peut etre manquent-elles de complicite et de souvenirs communs. Enfin, nous pensons que le fait d'etre partis avec l'idee de ne pas rentrer avant 1 an facilite grandement cette separation.

-Nous commencons a bien maitriser la langue de Shakespeare, mais on est loin d'etre bilingue! Cela est un fait, la Line et le Romain que vous connaissait ne sont pas les memes en France qu'en NZ! En effet, l'expression orale, l'humour notamment, reste encore un peu brut de decophrage de temps en temps, et il nous arrive, de moins en moins souvent heureusement, de ne pas arriver a repondre ou a rire avec nos interlocuteurs par manque de fluidite en anglais.

-Le fait de rentrer en France est a la fois redoute et attendu avec impatience. Nous savons que chacun d`entre vous aura fait son bout de chemin. Evidemment lorsque nous rentrerons beaucoup de choses auront change: appartement prit en couple, demenagement, diplome, chien, demande en mariage, bebe en route, boulot, retraite... Les choses ne seront plus comme nous les avons laisse et il nous faudrat nous remettre "dans le bain". Nous serons peut etre un peu "sonnes" par tous ces changements qui nous attendent mais nous avons hate de les decouvrir!

Pot pour l'anniversaire de Catherine au Willows.

On ne va pas vous dire que l'on rentre dans une certaine routine, mais il est vrai que l'on commence a etre des habitues du coin maintenant! Cela va faire presque deux mois que nous sommes arrives a Arrowtown et nous avons pris nos marques. Lodge le matin, boulot l'apres-midi, un jour de conge par semaine. Ce rythme de vie nous satisfait a 100%, nous sommes tres heureux ici, et le roulement des "helpers" au lodge nous permet de cotoyer de nombreuses personnes differentes toutes les semaines. Nous sommes dorenavant avec 2 francais, les premiers depuis notre arrivee, Johanna et Ben, un americain, Joel et une argentine, Daniela (oui comme la chanson: "Danielaaaa, oulalala"). Grosse evenement de la semaine derniere, nous avons fete l'anniversaire de Catherine, mi-allemande mi-francaise, qui a passe un mois avec nous, un record! Au programme, pizzas maison puis detour par le bar du coin, le Willows ou travaille Line pour terminer la soiree autour de quelque bieres et d'un billard.

Malgre tout, un petit grain de sable vient un peu gripper ce rouage qui a l'air si bien lance. Depuis notre arrivee a Arrowtown, nous avons l'impression d'etre consideres cmme de reels immigres dans nos boulots respectifs. Hormis au Bonjour, ou toute l'equipe est constituee de francais et d'allemands, nous ne cotoyons que des kiwis au Willows et au Red Tractor. L'accent kiwi est EXTREMEMENT complique a assimile. Ils articulent tres peu et parlent vite. Pour vous donner une idee de ce que ca peut etre, je dirais que c'est comme parler avec un gars super presse qui s'est fait opere des dents de sagesse la vieille. Le tout dans une langue etrangere...

Bref tout ca pour dire que la relation professionnelle avec les kiwis n'est pas tres facile, et que l'on a l'impression d'etre sous-estimes, de ne pas etre pris au serieux du fait que l'on ne comprend pas tout ce que l'on nous dit, que forcement nous sommes plus lents dans nos demarches, et que pour nous chaque maniere d'agir est differente de ce que nous avons l'habitude de voir et faire en France. Un exemple parmi tant d'autre: au restaurant, le serveur se doit d'etre toujours proche proche de ses clients, de ne pas attendre qu'ils soient assis et aient pris le temps de lire la carte du jour avant de prendre la commande, de demander regulierement si tout va bien...

Cela nous pousse a agir differemment, et donc nous avons besoin d'un certain temps d'adptation qui peut etre pris pour de l'hesitation, de la non-chalance ou je ne sais quoi par nos collegues et superieurs. Je vous rassure, rien de grave pour le moment, mais l'ambiance etait suffisamment pourrie au Red Tractor pour que je pose ma demission samedi (par contre je garde le boulot au Bonjour). Nous vivons pleinement le quotidien d'immigres recemment installes dans un pays d'accueil, et beaucoup de signes ne manquent pas de nous le rappeler au quotidien.

A part ca tout baigne!

Nous avons obtenus des devis et toutes les informations necessaires pour faire la traversee de l'Australie en train, de Sydney a Darwin. Cela prend trois jours entiers, une petite semaine changements compris, et les prix sont 80euros plus chers qu'un simple billet d'avion. Donc nous avons vite pose une option sur le train qui nous parraissait un bon compromis entre le bus (trop long et pas assez confortable pour 8.000 kms) et l'avion (nous aurions tout loupe de ce pays-continent).
Ici l'automne apprche, les couleurs changent tres vite, ce qui transforme une simple ballade en hauteur en reportage photos. C'est Paques a la fin de la semaine, alors tous chez Jeff de Bruges pour prendre des kilos avant l'hiver...heu...avant l'ete. Enfin on s'est compris quoi??!!

En contrebas, vous pourrez voir Arrowtown, au loin la fin de la chaine de montagnes des Remarquables.